La Ville de Paris vient d’annoncer ses dernières ambitions en matière de logement public et privé. Pour limiter le départ de ses habitants et permettre à plus de ménages de se loger, la municipalité souhaite revaloriser la part de logement social dans la capitale. Elle se fixe un objectif de 40 % de « logement public » pour 2035.
30 % de logement social et 10 % de logement intermédiaire à l’horizon 2035
Fixé dans les années 2000 par l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, l’objectif d’accueillir 25 % de logements sociaux dans la capitale est aujourd’hui presque atteint. Au début de l’année 2021, Paris comptait en effet déjà 24,8 % de logements HLM financés ; et selon l’adjoint du logement Ian Brossat, la ville atteindra son objectif de 25 % de logements livrés en 2025 (interview accordée à l’AFP). Mais à cause de ses prix de vente et de location élevés, Paris continue à perdre chaque année de nombreux habitants.
Pour répondre à des besoins toujours croissants en matière de logement et limiter ces départs, la Ville de Paris s’est donc fixé un nouvel objectif pour son parc social. Grâce à la révision en cours de son PLU (Plan local d’urbanisme) et à la création d’une foncière dédiée au logement social et abordable, elle espère pouvoir atteindre 30 % de logement social et 10 % de logement intermédiaire en 2035. Cela représente la construction de plus de 4 000 logements sociaux chaque année, et autant de logements intermédiaires.
Des logements supplémentaires abordables, à chaque construction
Plus abordables et destinés aux classes moyennes, les logements intermédiaires seraient proposés 20 % en dessous des prix du marché. Le nouveau PLU imposerait une part de logement public dans toutes les nouvelles constructions, y compris les bureaux. L’adjoint au maire précise que le pourcentage à atteindre n’est pas encore défini pour les immeubles de bureaux (il pourrait être inférieur aux 30 % exigés depuis 2015 sur les immeubles de logements neufs).
Dédiée à la transformation d’immeubles, la foncière du logement social et abordable permettrait quant à elle de racheter des immeubles de bureaux et d’anciens garages et hôtels, pour en faire des immeubles de logements locatifs, sociaux ou abordables. L’adjoint au logement précise qu’il souhaiterait que cette foncière soit mise en place « dès 2023 ».
Dans les grands axes de sa stratégie pour le logement, la municipalité rappelle qu’un arrêté bientôt publié donnera aussi à la Ville la compétence pour sanctionner les propriétaires qui ne respectent pas l’encadrement des loyers, à partir du 1er janvier 2023. Un nouvel outil numérique lui permettra de s’assurer du respecter de cette mesure. Et en cas de non-respect, elle pourra elle-même prononcer des amendes.
Parmi les grands axes de sa politique du logement, la Ville de Paris souhaite également développer des logements pour les personnes âgées ou handicapées, des résidences étudiantes et des foyers de jeunes travailleurs.