Le conseiller ou la conseillère en économie sociale et familiale (CESF) intervient auprès de groupes, de familles ou d’adultes en situation précaire. Spécialiste de l’organisation de la vie familiale, il les aide à résoudre leurs difficultés et à gérer leur vie quotidienne. Ses missions consistent à informer, à conseiller et à former, en menant des actions individuelles ou collectives. Il peut travailler au sein de différentes structures publiques ou privées, et notamment chez les bailleurs sociaux.

Alors en quoi consiste exactement le métier de CESF ? Quelles formations et études suivre pour devenir conseiller en économie sociale et familiale dans le secteur du logement social ? Et à quels salaires et perspectives d’évolution s’attendre ?

Tout savoir sur le métier de conseiller en économie sociale et familiale

Spécialiste de l’action socio-éducative, le CESF exerce un rôle essentiel dans le domaine de l’insertion sociale et professionnelle. Le conseiller en économie sociale et familiale peut aussi être appelé « chargé des relations sociales », ou encore « chargé d’accompagnement social ». Quelles sont ses missions exactes ? Et dans quelles conditions exerce-t-il sa profession ?

Quelles sont ses missions ?

Santé, alimentation, vie sociale, habillement et budget… Expert des sujets et des problématiques du quotidien, le conseiller en économie sociale et familiale (CESF) a deux missions principales : informer et conseiller les personnes en difficultés, et les former en initiant différents projets et actions.

Informer et conseiller les personnes en situation précaire

La première mission du CESF est d’aller à la rencontre des personnes ou des familles en difficulté, pour les aider dans la gestion de leur vie quotidienne. Il peut recevoir dans une permanence ou intervenir au sein d’une structure, mais peut aussi se déplacer à domicile. Son objectif est de lutter contre l’exclusion sociale. Il dispose pour cela de deux premiers outils essentiels : l’information et le conseil. 

Selon la situation et les besoins, il peut donner des conseils sur l’alimentation et la santé, ou sur la gestion d’un budget. Il peut aussi aider sur les questions du logement, des courses alimentaires et de la cuisine, du vieillissement et le handicap, de la protection de l’enfance… Il transmet ses savoirs et aide les personnes qu’il accompagne à acquérir de nouvelles compétences. Le CESF peut ainsi répondre à toutes les questions du quotidien :

• Comment régler ses factures ? Comment bien gérer et équilibrer son budget mensuel ? Comment réussir à se sortir d’une situation d’endettement ?
• Comment bien manger ? Quels aliments privilégier lorsque l’on fait ses courses ? Comment conserver la nourriture et comment préparer des repas équilibrés ?
• À quelle fréquence se rendre chez le médecin ou le dentiste ? Comment prendre soin de soi au quotidien ? Quels produits d’hygiène acheter ?
• Comment avoir accès à un logement social ? Quelle procédure suivre ? Auprès de qui se renseigner ?

Chez les bailleurs sociaux, le CESF a aussi pour rôle d’accompagner les personnes en recherche de logement, et les locataires du parc HLM. Il les accompagne dans leurs démarches administratives et dans la gestion de leur quotidien. Le conseiller en économie sociale et familiale peut être amené à rechercher des propriétaires intéressés par la mise en location de leur logement. Il peut parfois intervenir dans les procédures de pré-contentieux et de contentieux, ou dans les procédures de relogement.

Organiser des actions collectives de formation et d’insertion

Pour favoriser l’autonomie et la socialisation des personnes en situation de précarité, le CESF met en place des projets collectifs. 

Professionnel du travail social, il peut organiser plusieurs types d’actions :

• un système d’aide aux devoirs, pour aider les parents à accompagner la scolarité de leurs jeunes enfants ;
• des stages d’alphabétisation ou d’insertion professionnelle, pour accompagner les personnes de tout âge dans leur parcours professionnel (à la fin de leur formation ou pendant une période de chômage, par exemple) ;
• des réunions « consommateurs », pour discuter de l’achat d’un appareil électroménager, conseiller le modèle le plus adapté et bien gérer le budget ;
• des rencontres régulières entre les personnes isolées du même quartier, pour apprendre à créer du lien et favoriser l’insertion sociale ;
• des ateliers de bricolage, des séances de jardinage, des bourses aux vêtements… 

Chez les bailleurs sociaux, le conseiller en économie sociale et familiale intervient directement auprès des locataires en difficulté. Il peut par exemple organiser des petits événements et des animations dans la résidence, pour favoriser le lien social entre les locataires isolés. Le CESF leur rend régulièrement visite et suit leur situation sociale et financière. Il peut mettre en place des plans de remboursement en cas d’impayés, ou lancer les procédures d’accompagnement nécessaires auprès des services sociaux.

Quelles conditions d’emploi ?

Le conseiller en économie sociale et familiale intervient auprès de toutes les personnes en difficulté ou en précarité. Il peut s’agir de bénéficiaires du RSA ou de gens du voyage, de personnes en difficulté financière, au chômage ou en situation de surendettement, de personnes mal logées ou sans abri, de femmes isolées ou de personnes handicapées… 

Le CESF peut travailler dans le secteur public ou privé (statut fonctionnaire, salarié ou libéral), au sein de différentes structures : 

• un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), un foyer de jeunes travailleurs, un centre social, une structure d’hébergement ;
• un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), un hôpital ; 
• le service social d’une collectivité locale, un CCAS, une caisse d’allocation familiale, un service tutélaire, un organisme social ;
• une mutuelle, une association, un bailleur social, une entreprise privée…

Le conseiller peut aussi être implanté dans un quartier : il accueille et écoute, pour ensuite dispenser des conseils individuels. Il travaille seul ou en équipe, et collabore régulièrement avec les autres travailleurs sociaux de son secteur (assistant de service social, médiateur social, éducateur spécialisé, aide sociale à l’enfance…). Pour pouvoir répondre à certaines situations précaires d’urgence, il travaille parfois le soir et le week-end.

Chez les bailleurs sociaux, le poste de conseiller en économie sociale et familiale peut être basé au siège ou en agence. Il implique nécessairement des déplacements fréquents et réguliers au domicile des locataires et des personnes en difficulté. Le CESF collabore aussi avec tous les acteurs des services d’accompagnement social. En interne, il est amené à travailler avec les équipes de gestion locative de l’organisme HLM, et avec son service contentieux.

Quel est le salaire moyen d’un CESF ?

La rémunération d’un conseiller en économie sociale et familiale est variable. Elle dépend de son contrat et de ses horaires, de son expérience et du statut de la structure qui l’emploie (secteur public ou privé). 

En début de carrière, le salaire moyen du CESF est de 1 710 euros bruts par mois dans la fonction publique (elle peut aller jusqu’à 2 849 euros). Le conseiller peut atteindre 1 790 euros bruts par mois dans les établissements pour personnes inadaptées et handicapées, et 1 930 euros bruts par mois dans les caisses d’allocations familiales.

Selon les données du site Indeed, le salaire de base moyen d’un conseiller en économie sociale et familiale est aujourd’hui de 2 159 euros par mois.

Comment devenir conseiller en économie sociale et familiale ?

Pour exercer le métier de conseiller en économie sociale et familiale, il faut obligatoirement être titulaire du DECESF (un diplôme d’État de niveau Bac +3). Cette profession implique également de disposer d’un certain nombre de qualités humaines, et de plusieurs compétences.

Quelles compétences et pré-requis ?

Des qualités humaines

Comme tous les travailleurs sociaux, le CESF doit être doté de nombreuses qualités humaines et relationnelles. Optimiste, ouvert sur le monde et intéressé par les questions sociales et l’humain, il doit savoir rester à l’écoute, avoir le sens du contact et faire preuve de compréhension et d’empathie. Respect et dignité doivent toujours guider son action. 

Pour réussir dans ses missions de conseil et d’information, il doit rester ouvert d’esprit, disponible et accessible. Il doit aussi être tolérant et patient. Et pour réussir à gérer les situations sociales difficiles auxquelles il est souvent confronté, il doit savoir prendre du recul et garder son sang-froid. Pour accompagner au mieux les personnes en situation de précarité, le CESF doit travailler dans le calme et la bienveillance, et savoir maîtriser ses émotions.

Des compétences pratiques

Pour devenir conseiller en économie sociale et familiale, il faut aussi disposer d’un certain nombre de compétences pratiques : 

• de la pédagogie : il faut savoir transmettre ses connaissances de manière claire et précise, montrer l’exemple, expliquer à l’aide de mots simples et s’adapter aux besoins du public ; 
• de la rigueur et un bon sens de l’organisation : en plus d’être autonome et assidu, un bon conseiller en économie sociale et familiale doit être capable de prendre des initiatives. Il doit savoir prioriser ses actions, et bien s’organiser. Il doit aussi faire preuve de rigueur et de discernement dans l’exercice de son métier ;
• de bonnes capacités de communication : pour construire des relations de confiance avec les personnes en difficulté, il faut savoir interagir et réussir à se faire comprendre ;
• le goût du travail en équipe : le CESF doit savoir animer des réunions de groupe et des ateliers, deux outils indispensables à son action. Il doit aussi pouvoir collaborer facilement avec les autres professionnels du social sur son territoire, qu’il s’agisse d’une collectivité, d’une institution ou des collaborateurs d’une structure privée.

Vous souhaitez en savoir plus sur les compétences du CESF ? Rendez-vous sur le site de Pôle Emploi.

Formation, études et diplômes

Les personnes qui exercent dans le social sont généralement titulaires d’un diplôme d’État (DE). Pour devenir conseiller en économie sociale et familiale, le candidat doit obtenir le DECESF (diplôme d’État de conseiller en économie sociale familiale). Obligatoire pour exercer la profession, ce diplôme de niveau Bac +3 se prépare en suivant une formation d’un an. 

Pour pouvoir s’inscrire à cette formation, il faut être titulaire d’un BTS ESF – économie sociale familiale. Il est aussi possible de passer par l’un des diplômes suivants (avec parfois des dispenses ou des allègements de formation) :

• un BUT CS – carrières sociales ;
• un DEES (diplôme d’État d’éducateur spécialisé), un DEEJE (diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants), un DEASS (diplôme d’État d’assistant de service social) ou un DEETS (diplôme d’État d’éducateur technique spécialisé).

Pour exercer le métier de CESF dans la fonction publique hospitalière ou territoriale, il est obligatoire de passer le concours d’assistant territorial socio-éducatif (concours de catégorie A), spécialité conseiller en économie sociale et familiale.

Quelles perspectives d’évolution ?

Une fois son diplôme obtenu, le conseiller en économie sociale et familiale trouve facilement un emploi. Il peut aussi choisir de poursuivre ses études, pour passer un diplôme d’encadrement : 

• le DE d’ingénierie sociale (DEIS) ;
• le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (CAFDES) ;
• le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS).

Le CESF peut aussi suivre une formation pour devenir délégué à la tutelle, conseiller conjugal et familial, assistant de service social… Chez un bailleur social, il peut également accéder au métier de chargé de développement social et urbain.

Trouver un emploi de conseiller en économie sociale et familiale (CESF)

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